DÉBUT DE TRANSMISSION

Vérité. Faits. Clarté. Voilà des valeurs que n’importe quel gouvernement légitime doit embrasser s’il espère être considéré comme parfaitement juste. Alors que l’administration impériale veut vous faire croire que l’UEE moderne est une amélioration par rapport aux horreurs de l’Ère Messer, je pense autrement. Je crois qu’il s’agît d’une oppression du même genre, déguisée dans de plus beaux vêtements.

Je m’appelle Parker Terrell. J’ai passé ma vie à traquer la vérité, peu importe où elle menait. En tant que reporter de terrain au compte du New United NewsOrg, je pensais avoir trouvé une institution qui partageait mes idéaux. Ce n’est que récemment que j’ai découvert qu’ils avaient renoncé à leur objectivité pour courber l’échine devant d’influentes entreprises. Aujourd’hui, je me suis tourné vers le Spectrum indépendant pour continuer de vous apporter la vérité, à vous : téléspectateur perspicace et ouvert d’esprit.

Voici PLAIN TRUTH. (ndt : “Plaint Truth”, le nom de ce journal, signifie en français “Stricte/Pure vérité)

Bonjour et bienvenue dans la toute première émission de Plain Truth. Je suis le présentateur, Parker Terrel. Dans l’émission d’aujourd’hui, nous allons examiner consciencieusement l’Adovacy moderne. S’agît-il d’une force du bien engagée, formée d’individus stimulés par leur recherche de justice ? Ou bien sont-ils des enfonceurs de porte en bottes noires qui n’y réfléchissent pas à deux fois avant d’outrepasser les droits qu’ils sont supposés protéger ?

Daniel Warden est un civil qui essaie de vivre comme coursier indépendant dans le système Ferron. Il y a quatre mois, il fut détenu par des agents des douanes alors qu’il traversait Helios pour un travail. Dans le cadre de l’Opération Cimeterre de l’Advocacy, Daniel fut retenu sans charges pendant trois semaines et soumit à des interrogatoires sans fin, sans conseiller juridique.

Daniel a eu la gentillesse de se joindre à moi pour nous raconter son histoire. Bonjour, Daniel.

Daniel Warden : Bonjour M. Terrell.

Je vous en prie, Parker suffira. Quand vous serez prêts, racontez-nous ce qu’il s’est passé avec vos propres mots.

Daniel Warden : Je suis souvent en déplacement. Très souvent même, je pense que vous l’aurez compris, vu que je suis coursier, mais c’est uniquement de cette manière que les choses se déroulent correctement. Le travail se faisait rare pour les gens que je connaissais. C’était à l’époque où il y avait beaucoup de tension avec les Xi’An. Bref, j’avais enfin trouvé un tuyau sur un boulot pour lequel il fallait apporter les données d’un courtier de Charon à l’une de ces bases de recherches du système Odin. À croire que le gars ne se fiait pas aux réseaux. Je n’en sais rien et je n’ai pas demandé. Ça aussi, ça fait partie du boulot, vous savez.

Oui, j’imagine bien que la discrétion est une prérogative importante dans votre métier. Poursuivez je vous prie.

Daniel Warden : Quoiqu’il en soit, ce n’était pas une longue course, mais quand vous cherchez à tout prix du travail, vous vous rabattez sur ce que vous trouvez. Donc là, tout semblait se dérouler correctement. Les contacts étaient peu fréquents, donc je me débrouillais bien. À la seconde même où j’atterris dans le système Helios, mon enthousiasme parti en fumée. Un énorme attroupement de flics locaux et d’agents de la douane me tombèrent dessus, me hurlant de couper tous les systèmes. Je n’ai jamais été un ange en grandissant, mais, ce que je veux dire, c’est que je n’ai jamais vu une telle manifestation de force sans en connaître la cause. La première chose qui me vient en tête, c’est : peu importe ce dont il s’agissait, je transportais un truc qui apporterait des mauvaises nouvelles. Pourtant, ils ne semblaient pas s’en préoccuper. J’ai été jeté dans une cellule pendant deux jours, et ils n’arrêtaient pas de me demander si je comptais entrer en territoire Xi’An.

Est-ce que vous aviez programmé votre cap pour l’un des systèmes en transition ?

Daniel Warden : Non, monsieur. Je venais juste d’arriver dans le système Helios. Je n’avais même pas programmé mon cap quand j’ai été interpelé.

Que s’est-il passé ensuite ?

Daniel Warden : Eh bien, je leur ai dit la vérité, mais peu importe ce que je disais : ils n’écoutaient pas. Ils persistaient à me questionner au sujet de choses dont je n’avais jamais entendu parler, et de gens que je n’avais jamais rencontrés.

Et il y avait là des représentants des forces de l’ordre locales en plus d’agents de la douane ?

Daniel Warden : Non, juste des douaniers. L’Advocacy ne s’est pas montrée avant mon troisième jour de détention.

L’agent de l’Advocacy s’est-il – ou s’est-elle – identifié ?

Daniel Warden : Il y en avait deux, mais non, monsieur. Enfin, je veux dire qu’ils ont montré des badges, mais n’ont pas donné de noms.

Et que vous ont-ils demandé ?

Daniel Warden : Le même genre de trucs, comme par exemple si j’avais déjà été dans le système Nexus. Bien sûr, que j’ai dit, des tas de gens y sont allés. Enfin, c’est quand même dans l’UEE, pas vrai ? Ils n’arrêtaient pas de m’interroger sur différents noms.

Vous souvenez-vous de l’un de ces noms ?

Daniel Warden : Je ne sais pas si je devrais…

Tout va bien. La seule façon pour nous de les tenir pour responsables est de présenter la vérité.

Daniel Warden : Il y avait un couple, Demarque, Corso, Retha.

Une idée de qui étaient ces gens ?

Daniel Warden : Non. Et ils ne voulaient pas non plus me le dire. Ils donnaient juste un nom et me balançaient des dates et des lieux. Je ne savais pas ce qu’il se passait.

Et ils n’ont jamais rien retenu contre vous ?

Daniel Warden : Non, monsieur. Ils ne voulaient pas dire pourquoi ils me retenaient.

Ont-ils abusé de vous ?

Daniel Warden : Je ne compte pas y retourner, vous savez. C’était difficile, mais ce n’était pas comme s’ils n’avaient rien cédé.

S’il vous plaît, expliquez les circonstances de votre libération.

Daniel Warden : Comme je l’ai dit, trois semaines plus tard, des policiers locaux se pointent à l’heure du petit-déjeuner. Ils me donnent mes affaires et me disent de partir. Le paquet que je devais remettre n’avait pas du tout été ouvert. Ils n’avaient même pas essayé d’y jeter un œil.

Avez-vous essayé d’obtenir une explication quant à votre détention illégale ?

Daniel Warden : Bien sûr, j’ai envoyé des comms à tous ceux qui voulaient bien m’écouter.

Et quelle fut la réponse ?

Daniel Warden : Je l’attends encore, malheureusement.

Donc, nous avons là une situation dans laquelle des représentants de différents degrés des forces de l’ordre détiennent des civils innocents sans la moindre charge ni conseiller juridique, et pour quelle raison ? Le principe selon lequel les règles s’appliquent à tous est un accord explicite conclu entre un peuple et son gouvernement. Si deux personnes enfreignent la même loi, elles doivent être punit de façon égale. Ce qui constitue un crime pour une personne doit l’être pour tout le monde. Ce principe s’applique également aux officiels du gouvernement sur lesquels on compte pour faire appliquer ces lois. Sans établir de cause officielle, ce qui est arrivé à M. Warden s’avère être un enlèvement, pur et simple. Si nous ne pouvons restreindre nos institutions aux mêmes lois auxquelles nous, le peuple, devons obéir, alors il est temps de réorganiser les institutions.

Nous avons contacté Kristin Ward, le chef de section du système Helios, mais aussi le bureau du directeur Carmody, afin de les inviter à défendre leur position dans cette émission, mais ils ont choisi de ne pas répondre. Un signe de la nouvelle stratégie de communication de l’Advocacy ? Peut-être.

Quand nous reviendrons, nous jetterons un œil aux cercles de mensonges qui entourent la fièvre de Lynch. Pendant ce temps, restez vigilants.

INTERRUPTION DE LA TRANSMISSION

Traduction depuis l’anglais par Hotaru, relecture par duboismarneus  et Aelanna- Source : https://robertsspaceindustries.com/comm-link/spectrum-dispatch/13792-Plain-Truth-Advocacy-Overlords
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Traduction soumise à la licence CC By SA 3.0. Vous êtes libre de copier et réadapter ce texte en mentionnant les auteurs originaux, les traducteurs et la source. Merci !

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