Voici le tout dernier chapitre de notre première fan-fiction StarCitizen.fr ! Merci à vous d’avoir lu notre histoire jusque là, nous espérons que sa conclusion vous plaira. Pour lire ou relire tous les chapitres, rendez-vous sur la catégorie d’Un Secret Impérial.

Résumé du chapitre 8 :

 

L’enquête de Mark vient de connaître un triste de rebondissement, et malheureusement le scientifique n’a que peu de temps pour se remettre de ses émotions. Le laboratoire clandestin dont il vient tout juste de fouler le sol est attaqué. Entre le fusil du tueur à gages Xi’An et les canons d’un vaisseau spatial, Mark va devoir jouer des coudes pour survivre et enfin découvrir le fin mot de l’histoire…

 

  • Bonne lecture !

Un Secret Impérial

Chapitre 9

 

Mark eut le souffle coupé. Une petite forme cylindrique traversait son mollet gauche. Son sang formait des bulles, s’associant, se dissociant, grossissant à mesure qu’il se vidait. Mark voulut hurler, de douleur ou d’effroi, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il regarda autour de lui, pour trouver une trousse de soin et tenter de cautériser la plaie au plus vite, mais il n’y avait rien dans la cabine.

Il se résolut à laisser le tube à essai brisé en place, pour ne pas accentuer l’hémorragie, et clopina douloureusement jusqu’à la soute. Son dos et ses bras lui faisaient un mal de chien, sans doute marqués par d’horribles hématomes s’étendant sous la combinaison.

Le matériel scientifique avait au mieux été secoué par l’explosion, au pire fracassé contre la carlingue du vaisseau. Malheureusement, la trousse de secours ne contenait rien d’autre que des lingette médicales, utiles pour des blessures superficielles. Et sa sacoche, qui renfermait toujours un stylo injecteur et ses doses de protéines de coagulation, dérivait à l’heure actuelle dans le système Taranis.

Mark savait qu’il lui restait peu d’options, aussi retira-t-il avec soin le tube brisé de son molet, non sans manquer de s’évanouir de douleur. Il se débrouilla pour attacher solidement plusieurs couches de poches plastiques vides autour des plaies, pour contenir au mieux le sang et éviter de l’absorber avec un tissu. Ça ne suffirait pas pour le tirer d’affaire, mais il gagnerait un peu de temps.

De retour au poste de pilotage, le scientifique blessé paramétra la trajectoire de retour jusqu’au système Terra, et mit le vaisseau en vol automatique. Il savait qu’il en aurait pour plusieurs heures avant d’atteindre simplement le point de saut franchi un peu plus tôt dans la journée.

Les sensations dans son bras gauche disparaissaient peu à peu, et les mouvements devenaient plus difficile. Une hémorragie intra-musculaire allait bientôt le priver de ce membre. Mark ne put faire qu’une seule chose : réfléchir. Réfléchir aux récents évènements, réfléchir à une solution pour éviter que sa mort soit inutile.

À défaut de tableau ou de bureau retourné sur le côté, le xénobiologiste rassembla les derniers éléments de sa périlleuse enquête dans son esprit. Le tir du pistolet laser du Xi’An avait créé un impact bien plus large que celui dans le crâne de la malheureuse disparue. Pourquoi Agatha avait d’ailleurs expliqué avoir fait l’acquisition elle-même des échantillons de Kr’Thak ? Qui les avait attaqués, et pourquoi le Xi’An ne s’était-il pas contenté de l’abandonner dans le labo à son triste sort ? Certains éléments ne voulaient pas s’imbriquer les uns avec les autres.

Non sans effort, Mark se rendit dans la soute du XB04, aménagée en laboratoire génétique mobile. Il redressa un tabouret, puis lança un enregistrement sur son mobiGlas. “À l’attention de l’Agent de l’Advocacy Daniel Tooms…” il reprit son souffle, coupé par la douleur. “Je m’appelle… Je m’appelle Mark Hoffmann, je travaille au CEREXX. J’ai…” Il hésita. “J’ai eu la mauvaise idée d’enquêter à votre place sur la disparition d’Agatha Fuentes. Vous devez savoir ce que j’ai découvert.”

Mark prit le soin de préparer un premier message, résumant ce qui lui était arrivé au cours des dernières 48h : le message vidéo d’Agatha caché dans une plante synthétique, l’étude illégale sur les Kr’Thak, le laboratoire clandestin dans le système Taranis… mais également ce qui le troublait. Le réseau étant encore hors de portée, le message restera en attente pour un transfert ultérieur.

Il devait encore trouver la réponse à toutes ses questions en suspens. Comment Agatha aurait-elle transmis ses données si elle devait se cacher de soi-disant tueurs à gages ? Qui devait l’aider ? Les incohérences persistaient.

Fichier après fichier, Mark consulta l’ensemble des données qu’Agatha avait intentionnellement laissées. Les minutes passèrent, le scientifique du CEREXX perdit connaissance une première fois, puis une seconde fois. À son réveil, il se trouva transi de froid.

“Je ne crois pas t’avoir déjà vu avec une si mauvaise mine”, lança une voix de femme. Mark leva les yeux et découvrit Jade, au beau milieu du laboratoire. Elle était vêtue d’une longue robe de de soie, aussi noire que le vide sidéral. “Allons bon… comme si j’avais besoin de ça” répondit Mark au spectre de ses illusions.

“Tu ne crois pas qu’il est temps de boucler ton enquête ? reprit la jeune femme, en se rapprochant du chercheur.

– Et que crois-tu que j’essaie de faire ? J’ai pratiquement un bras en moins, je peux à peine bouger…

– Ne gaspille pas ton énergie, le coupa Jade.”

Sa main se posa sur celle du scientifique, qui luttait simplement pour rester droit sur le tabouret. Mark ne sentit rien, et pourtant il se crut réchauffé par le simple regard d’émeraude de la jeune livreuse. Les larmes montèrent aux yeux du chercheur, qui se sentait à bout. “Pardonne-moi… s’il te plaît, pardonne-moi…” la supplia-t-il.

La main de la jeune femme se posa sur le mobiGlas de Mark, qui afficha un nouvel écran holographique : une série de séquences nucléotidiques. “Tu ne crois pas qu’il est temps de boucler ton enquête ?” répéta la douce voix, dont l’avatar s’était désormais envolé.

Mark étudia attentivement les données sous son regard épuisé. Il remarqua une séquence répétée de nucléotides, au beau milieu du séquençage d’un échantillon sanguin de Kr’Thak. En parcourant les séquences des différents échantillons, il retrouva à chaque fois cette étrange séquence. Mais celle-ci, bien que singulière, n’avait rien d’anodin. Cette mutation bien précise survenait au cours d’une technique d’irradiation ionique breuvetée par nul autre autre que le CEREXX.

Enfin, il était là, l’élément qui permettrait aux autorités de résoudre cet affaire et d’arrêter les criminels derrière toute cette histoire. Fini les tueurs à gage Xi’An, fini la sous-espèce réduite en esclavage. Il ne restait plus qu’un chasseur de prime extra-terrestre et un écran de fumée rudement élaboré.

Cependant, le doute n’était plus permis : son état ne lui permettrait d’ailleurs pas de survivre, tout juste avait-il assez d’énergie pour vérifier sa théorie. Il finit par se laisser tomber au sol, avant de s’adosser contre la paillasse. Il alluma la caméra de son mobiGlas pour enregistrer un second message à direction de Tooms.

Une simple minute plus tard, Mark Hoffmann perdit connaissance…

 

Épilogue

 

Une lumière presque surréaliste berce New Austin depuis l’aube. L’enterrement de Mark Hoffmann a eu lieu il y a plusieurs jours et, faute de corps, celui d’Agatha Fuentes s’est résumé à une cérémonie symbolique réunissant quelques proches.

Les autorités Terranes ont retrouvé le CEREXX XB04 il y a quelques jours, dérivant non loin du point de saut pour le système Taranis. Ce fait divers n’a pas eu le luxe d’être à la une des journaux locaux ; l’espace est un endroit dangereux, même pour les soldats les plus aguerris.

Devant les immenses vitres du centre de recherche privé, l’Agent Daniel Tooms termine tranquillement son stim, lui apportant l’une de ses innombrables doses quotidiens de caféine, de tabac et autres drogues légales. Autour de lui : une dizaine de policiers locaux s’amassent.

Tooms n’est pas là par hasard : peu après la traversée du trou de vers, le mobiGlas de Mark Hoffmann lui a envoyé deux messages vidéos. À son bord, l’Agent spécial a déniché les preuves qui lui manquaient pour recevoir son mandat d’arrêt.

“Allez les gars”, lance Tooms en balançant son Stim sur le trottoir. “Mettons un terme à ces conneries.” La troupe pénètre le bâtiment et se disperse dans les différents étages. Deux policiers installent des balises à l’entrée de l’immeuble, indiquant l’interdiction formelle de rentrer dans la zone.

Quelques instants plus tard, le toquement retentit à la porte de Gudrun Kern. L’Agent Tooms entre et se retrouve seul avec la Directrice du CEREXX, apparemment surprise par sa venue. “Que puis-je faire pour vous ?” demande-t-elle à son visiteur.

“Pour m’aider, vous voulez dire ? Eh bien ce serait plus simple si vous n’opposiez aucune résistance.” Pantoise, Kern s’était mise à froncer les sourciles. “Oui, donc, là, c’est le moment où vous êtes censée me demander où je veux en venir.” Daniel Tooms allume son mobiGlas, qui affiche le portrait de Kern, au milieu d’un mandat d’arrêt. “Donc, reprend l’Agent Spécial, vous êtes en état d’arrestation pour complicité d’assassinat, contrebande, falsification d’étude scientifique,  falsification…

– Je n’ai rien fait de tout ça, l’interrompt Gudrun Kurn.

– Falsification de preuves, reprend Tooms et de crime organisé contre l’Empereur. Voilà.

– Je suis une Citoyenne, pourquoi chercherais-je à renverser l’Empereur ? Sans l’UEE, le CEREXX n’existerait même pas et…

– Soit vous me prenez pour un flic de bas étage, répond Tooms en sortant un nouveau stim, soit vous êtes vraiment persuadée que je n’ai aucun élément contre vous.”

“Et c’est vrai : j’ai des preuves impliquant nombre de vos collaborateurs dans un groupuscule extrémiste pro-Messer, que je surveille depuis des mois. J’ai la preuve qu’Agatha Fuentes a simulé sa propre disparition, et qu’elle a par la suite été assassinée. J’ai aussi la preuve que votre laboratoire a illégalement fait l’acquisition d’échantillons de tissus Xi’An, qui ont ensuite été manipulés par l’un de vos généticiens complice, pour faire croire à des tissus d’origine Kr’Thak.

– Et qu’attendez-vous pour les arrêter, si vous avez la preuve de leur culpabilité ? l’interroge Kern.

– Oh, mais je vous rassure : c’est en train de se faire, au moment où je vous parle. Le reste de mon unité procède à leur arrestation simultanée pour être sûr que personne ne vous prévienne.

– À quel sujet ? demande la directrice du CEREXX, crédule.

– Au sujet du mobiGlas que vous cachez dans votre bureau, celui qui communique sur un canal réservé à vos complices et auquel j’ai aussi accès. Je suis le seul à avoir un mandat de perquisition pour cet objet, et je préfèrerais que vous ne le détruisiez pas. Je n’ai peut-être pas encore de preuve contre vous, mais mon instinct me dit que ça ne saurait tarder.”

La directrice du CEREXX demeurt bouche bée, comme frappée par l’estoc d’une lame. L’Agent Tooms pose sur la table des menottes M34, que la Directrice se met aussitôt à fixer. “Je dois avouer, madame Kern, que je suis assez impressionné par l’élaboration de votre plan. Faire croire à une véritable étude sur les Kr’Thak, que l’Empire Xi’An n’aurait pu réfuter sans preuves concrètes, tout ça dans le but de décrédibiliser l’Empereur Costigan et faire annuler les accords Humains-Xi’An… C’était couillu, je vous l’accorde.”

“Qu’est-ce qui vous a tant dérangés dans les accords HuXa pour vous pousser, vous et vos complices, à élaborer une telle mascarade ? En tant que Citoyenne, vous auriez pu vous faire entendre par notre gouvernement, dit Tooms en se levant.

– Votre gouvernement de merde, vous voulez dire, rétorqua-t-elle. Il est des personnes bien plus haut placées que vous et moi qui ont tout intérêt à ce que les affaires entre humains et extra-terrestres ne soient pas florissantes.”

La Directrice pose ses lunettes sur son bureau pour se frotter les yeux. Comme un aveu non prononcé, elle pousse ensuite un long soupir. En même temps, Daniel Tooms ouvre le tiroir verrouillé électroniquement à l’aide de son mobiGlas, pour y dénicher un autre bracelet intelligent de couleur beige. Il place la pièce à conviction dans un sac plastique se vidant automatiquement de son air, juste à côté de Kern qui se refuse alors à le regarder faire.

“En embarquant tout le monde, fustigea-t-elle, vous commettez une grave erreur. Les gens sauront ce que vous faites, que vous cherchez un énième bouc-émissaire pour…

– Là où vous irez, plus personne ne pensera à vous, rétorqua l’Agent de l’Advocacy. On oubliera jusqu’à l’existence de votre entreprise.”

Quelques instants plus tard, Gudrun Kern sort menottée de l’immense bâtiment vitré. Les policiers vont et viennent, certains accompagnés de chercheurs, d’autres affairés à l’utilisation de brouilleurs d’appareils enregistreurs.

À l’arrière de la voiture autopilotée, l’Agent de l’Advocacy s’allume un autre stim. De longues discussions textuelles défilent sous ses yeux, projetées par le mobiGlas beige.

“Si ça peut vous faire plaisir, je pense que vous auriez pu réussir. Sans Mark Hoffmann.

– Filez-lui une médaille à titre posthume si ça vous chante, au moins il n’aura pas le luxe d’en profiter.

– J’aimerais bien, lui répond Daniel Tooms en se dirigeant vers le tiroir contenant le mobiGlas caché. J’aimerais vraiment. Mais je me contenterai de faire respecter sa dernière volonté, d’une manière ou d’une autre.

– À savoir ? Demande Kern en lui déniant finalement un regard.

– Accorder la citoyenneté à Jade Fuentes..”

Daniel Tooms éteint  le bracelet intelligent, un  sourire aux lèvres. “Vous lui devez bien ça, après avoir enrôlé sa sœur dans votre groupuscule et l’avoir vous-même assassinée.”

 

Fin

 

Auteur : Hotaru / Relecteur : DCVolo / D’après une idée de : Duboismarneus & Hotaru

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