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L’Albatros est seul face à une flotte d’ennemis prêts à en découdre. Le salut de Mac Mahan et son équipage repose sur le point de saut menant au système Banshee. Mais encore faut-il arriver jusque-là…

Bonne lecture !

  • La rédaction

Chapitre 4 : La stratégie

Le capitaine de l’Albatros attendit que Jack et Jean-Bat furent sortis par le sas avant de l’appareil pour rejoindre Vlad qui était assigné à la garde du clandestin.

⠀⠀— Alors, dans combien de temps va-t-il reprendre connaissance ?

Vlad regarda Matthew avec détachement :

⠀⠀— Je n’en sais rien capitaine, Jean-Bat semblait croire qu’il lui faudrait 24 heures pour s’en remettre. Son état est stable et sa plaie sera résorbée d’ici une heure grâce au kit R.C.A. (Kit de Recomposition Cellulaire Accélérée) qu’on lui a appliqué. Mais pour le reste j’en sais foutre rien !

Matthew pianota sur sa holo-montre et vit par retranscription les mouvements de la flotte ennemie stationnée près du point de saut. Tous les vaisseaux continuaient à orbiter non loin du trou de ver.

⠀⠀— Très bien, préviens-moi s’il y a du nouveau ok ?

⠀⠀— D’accord capitaine.

Il quitta alors Vlad et rejoignit la soute. Il vit Conrad s’affairer à remettre la cargaison en état. La caisse « surprise » où avait séjourné Ubatan KIBAR avait été rangée et le sol terminait d’être nettoyé par deux robots de nettoyage EEB34 Vacuum Cleaning.

⠀⠀— Alors tu t’en sors ou tu as besoin d’aide Conrad ?

La réponse fusa :

⠀⠀— J’ai besoin de personne boss, je m’en sors tout seul et en plus j’avance plus rapidement sans les deux autres boulets que vous me mettez dans les pattes !

⠀⠀— Mouais, vas-y mollo avec eux si tu ne veux pas te retrouver avec la mâchoire cassée. Et de toute manière, que tu sois content ou pas je m’en moque, c’est un ordre.

Il attendit que Conrad le regarde pour s’assurer que le message était bien passé puis repris la parole.

⠀⠀— Bon je veux ton rapport sur l’état de la marchandise, concis et précis cette fois.

Le responsable de chargement s’essuya le visage couvert de poussière d’un revers du bras et sembla réfléchir un moment. Puis il commença à faire son rapport tout en essuyant ses lunettes de protection avec un petit chiffon. Mis à part une caisse qui avait versé une partie de son contenu (de la vaisselle en provenance de Terra) aucune autre casse n’était à déplorer.

⠀⠀— Parfait !

Mac Mahan fit un pas sur la coursive puis se pencha par-dessus la rambarde de sécurité de la soute.

⠀⠀— Écoute-moi bien Conrad, tu vas me reconditionner la caisse dans laquelle se trouvait notre clandestin et tu vas y placer le traqueur que Jean-Bat a récupéré sur la coque du vaisseau. Pour le moment Jack et lui s’affairent à le remettre en service afin de le reprogrammer. Mais on ne va pas s’arrêter là. Tu vas aussi me placer le brouilleur de communication que tu as acheté au marché noir dernièrement…

⠀⠀— Hors de question capitaine je me suis tanné à le trouver et il m’a coûté un bras !

⠀⠀— Et à quoi va-t-il te servir une fois mort ? Tu peux me le dire, hein ?

Conrad secoua la tête de dépit puis regarda la caisse dans une expression d’écoeurement.

Matthew posa une main sur l’épaule de son responsable de chargement :

⠀⠀— Eh, je sais combien il t’en coûte, mais crois-moi, on a besoin de ce brouilleur.

Le sas séparant la soute de la passerelle s’ouvrit dans un chuintement d’air comprimé. Jack et Jean-Bat en sortirent, le sourire aux lèvres, et se dirigèrent vers leur capitaine avec le traqueur.

Le second de l’Albatros vint à la rencontre de Mac Mahan.

⠀⠀— C’est bon capitaine, il fonctionne et on l’a reprogrammé comme vous le souhaitiez. Il a dû être partiellement touché par une déflagration de canon laser car un de ses circuits d’alimentation a surchauffé. Il n’est plus une menace pour nous maintenant. Nous y avons rajouté un petit mécanisme qui permet de le déclencher à distance. Rien de bien difficile en soi.

Le capitaine de l’Albatros les réunit alors tous sur la passerelle et leur expliqua son idée.

Une fois le plan exposé, le second de l’Albatros porta la main à son menton tout en regardant l’holographe du poste de pilotage. Son regard empreint de crainte se posa ensuite  sur son capitaine.

⠀⠀— Tu es bien sûr que c’est là notre seule solution ? Tu es prêt, et si cela fonctionne, à faire partir en fumée notre avenir ? Tu es conscient de ce que cela représente pour nous tous ?

Le reste de l’équipage, hébété, regardait Matthew sans mot-dire, abasourdi par le plan de leur capitaine.

Vlad fut le premier à rompre le silence :

⠀⠀— Jamais ça ne marchera, ça n’a jamais été tenté, on ne sait même pas quelle réaction cela va causer, cela pourrait même perturber le trou de ver voire même les instruments de l’Albatros, c’est de la pure folie.

⠀⠀— Ou du génie ! rétorqua Jean-Bat.

⠀⠀— Tu serais prêt à laisser partir en fumée le résultat du labeur de plusieurs années de travail toi ? lui lança alors Rick.

⠀⠀— Si c’est pour sauver notre peau oui. D’autant que plus que nos réserves en eau et en nourriture ne nous permettront pas de rester indéfiniment dans ce système sans nous faire repérer. Que comptes-tu faire de toute cet antimatière une fois mort ?

Le silence qui suivit cette remarque se fit pesant. Un à un les membres d’équipage finirent par se mettre d’accord et conclurent qu’il s’agissait là de leur ultime chance de sortir de ce système.

Matthew prit alors la parole, d’une voix calme et grave, appuyant chaque mot de telle sorte qu’ils se répercutaient sur les parois du vaisseau.

⠀⠀— La reddition est impossible messieurs, ils ont clairement pour mission de nous abattre à vue. Ils sont chez eux et disposent de moyens contre lesquels nous ne pourrons pas lutter bien longtemps. Je vous rappelle que nous avons à bord un hôte indésirable certes mais de marque tout de même. Ils le veulent mort. Pensez-vous vraiment qu’ils vont en rester là  messieurs ? Sérieusement, qui d’entre vous croit vraiment qu’une négociation avec les Reclus est envisageable ?

Au silence s’ajoutait maintenant la mine grave de ses membres d’équipage. En tant que capitaine son devoir était de remotiver ses troupes afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes.

Il fallait qu’ils croient en son plan, qu’ils croient en lui.

⠀⠀— Messieurs……vous ai-je jamais abandonné ?…..vous ai-je jamais menti ?…..Non…..J’ai toujours été clair, réfléchi et je vous ai mené bien plus loin que la plupart des capitaines. Je vous ai à tous promis aventure et fortune. Et vous en avez eu tout votre saoul. Pas une seule fois je n’ai baissé les bras devant l’adversité, et on s’en est toujours sorti. C’est pas maintenant que cela va changer.

Jamais je n’ai baissé mon froc pour qui que ce soit. C’est pas ces dégénérés de reclus qui vont m’empêcher de sortir de ce système ! Alors on va leur préparer une petite surprise dont ils se rappelleront pendant longtemps. On va leur faire tellement mal qu’ils mettront un moment avant de comprendre ce qu’il s’est passé. Et à ce moment-là, nous aurons mis les voiles hors de leur système.

Tous les membres d’équipage le regardaient, et il lisait maintenant autre chose dans leur regard, l’espoir. Il devait les convaincre sur-le-champ, il le savait.

⠀⠀— Tout ce qu’on doit faire c’est les attirer, messieurs. On va leur tendre un piège afin de les éloigner du point de saut. Pour cela il faut leur faire croire à notre arrivée. Ils vont envoyer un détachement pour nous intercepter et il faudra le rendre muet et le mettre K.O de suite. Ils seront alors obligés de rameuter le gros de leur flotte pour contrôler la zone et récupérer les survivants. C’est à ce moment-là que nous nous glisserons discrètement dans leur dos pour sauter vers le secteur de « Banshee ».

Le second de l’Albatros pris alors la parole…

⠀⠀— Oui d’accord capitaine, c’est bien beau mais tu te doutes bien qu’ils vont laisser des vaisseaux sur place ?!

Matthew encaissa la remarque sans broncher et répondit, imperturbable.

⠀⠀— Que feriez-vous à leur place si toute une escouade se faisait détruire en un instant ? Sans aucun rapport ni SOS ? Ils vont paniquer puis attaquer et engager le gros de leur force, voire la quasi-totalité de leurs vaisseaux face à une menace non identifiée et extrêmement dangereuse. Je les connais, cela fait plusieurs années que je traite avec eux. Dans ce genre de cas, ils s’unissent et font bloc face à la menace en faisant montre d’une agressivité redoublée. De plus, ils n’ont pas une grosse expérience du combat, ils vont se désorganiser et commettre des erreurs. Ils seront tellement affolés qu’ils ne feront pas attention à nous avant un bon moment. On va leur faire payer le prix de la perte de nos installations sur « Leir III » au centuple, ils mettront un moment avant de s’en remettre.

⠀⠀Mais pour le faire j’ai besoin de vous, il faut que je sache si vous êtes avec moi.

⠀⠀Si quelqu’un a une autre proposition qu’il n’hésite pas.

Le capitaine de l’Albatros prit le mouchard à Jack et le fit danser dans ses mains avec un petit sourire narquois empreint d’une assurance indéfectible.

⠀⠀— Nous allons entrer dans l’Histoire les amis !

⠀⠀— Ce type est complètement barjot, mais le plan me plaît ! Je te suis capitaine ! lança Rick.

Bientôt la plupart se rallia à Matthew. Jack fut le dernier, c’était le seul à être sceptique, mais il mit son hésitation de côté pour apporter son soutien à son capitaine. Il attendit cependant que Mac Mahan donne ses consignes aux hommes pour venir le voir.

⠀⠀— Capitaine, il y a des données non éclaircies dans ton plan, et elles sont de taille.

⠀⠀— Oui je sais, mais je t’écoute Jack.

⠀⠀— Tu ne sais pas de quelle ampleur va être l’explosion de l’antimatière, nous n’aurons aucun contrôle sur la réaction en chaîne qu’elle va provoquer. Sais-tu à quelle vitesse l’onde électro-magnétique va se propager et quels dégâts elle va occasionner réellement ?

⠀⠀— Tu as raison Jack, j’y ai pensé mais nous n’avons pas le choix. Tout le plan repose sur notre réactivité et l’avantage de la surprise. Nous aurons l’initiative et il faudra en profiter. On n’a pas le temps d’élaborer des séquences de calculs.

Le second de l’Albatros secoua la tête, cela allait à l’encontre de ses principes.

⠀⠀— Jack… faut parfois savoir courir avant de savoir marcher !

Matthew lui tapa sur l’épaule, lui donna le mouchard et partit en sifflotant vers la passerelle du vaisseau.

publication le 7 novembre 2018

relecture par Attero, odysseus1992 et Hotaru

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