Noms et vie d’un Xi’an

Lors de la CitizenCon 2947, un document de plus d’une centaine de pages a été dévoilé au public. Le précis de langage Xi’an à l’attention des diplomates. Depuis traduit en français pour vous par nos soins, accompagné d’un dictionnaire (également traduit), la langue a un vocabulaire qui s’étend régulièrement via des mises à jour sur Spectrum.

Mais, afin de rendre à peu près accessible la langue aux moins acharnés d’entre vous, nous allons essayer d’en décortiquer les mécaniques de base. Pour les personnes que cela peut intéresser parmi vous, n’hésitez pas à aller consulter le précis.

Aujourd’hui : les noms et la vie d’un Xi’an.

Commençons par un peu d’explications sur la vie d’un Xi’an : chez les Xi’an, la famille au sens où nous l’entendons est à prendre dans un sens plus étendu. Le père n’a qu’un rôle de reproducteur, alors que la mère (et la femelle au sens large) tiennent une place prépondérante dans la société (à l’exception notable de l’Empereur actuel, qui est un mâle). Du coup, ne parlez jamais de son père biologique à un Xi’an, sauf s’il aborde le sujet de lui-même. Jamais.

Le nom d’un Xi’an est donc lié à celui de la lignée de la mère. Par exemple, le nom formel d’un enfant nommé Yahth, né d’une mère nommée Tilá serait Y.āth e T.il’a se Lyā (Yahth, né de Tilá de la lignée de Lya). Voici un tableau regroupant les plus grandes lignées Xi’an :

On peut y voir, notamment, la lignée des Po’a, à l’origine de la marque AopoA, ainsi que les Kr.ē. La lignée d’un Xi’an est celle de sa mère.

Lorsqu’un bébé naît, il est au sein d’un pyā’hai, qui pourrait se traduire par “noyau-lié”. Un pyā’hai est, en gros, un groupe contenant les meilleurs amis, les époux, la famille (oncles, tantes, grands-parents, frères, sœurs…). Cette structure sociale vise à élever les enfants des uns et des autres tous ensemble (surtout quand ils sont génétiquement liés) jusqu’à ce que les bébés tortues grandissent suffisamment pour devenir des ninj… des adultes responsables, qui iront faire leur Service.

Parce que, oui, la famille et les liens généalogiques, c’est important pour un Xi’an. Alors, autant c’est impoli de demander en public à un Xi’an “mais toi, c’est qui tes parents ?”, autant en privé, dans les tabloïdes etc., personne ne va s’en priver. C’est le sujet de ragots favori des Xi’an.

Ainsi, donc, un Xi’an passe son enfance dans un pyā’hai. Les termes qu’il utilise à ce moment-là pour désigner les personnes dans son entourage sont assez nombreux, et vont changer une fois qu’il aura terminé son Service. Un bon gros tableau des familles est trouvable dans le précis, page 91 à 93, afin de recenser une bonne partie de la terminologie concernant les liens de parenté chez les Xi’an. Y sont inclus les noms pré et post-Service. Il ne sera pas copié ici pour des raisons de lisibilité, mais n’hésitez pas à aller voir, c’est assez intéressant.

En revanche, voici un aperçu des relations d’une mère Xi’an au sein du pyā’hai une fois que son plus jeune fils adulte aura terminé son Service (vous la sentez la précision ?) : 

Sachez également que discuter famille avec un Xi’an est quelque chose d’extrêmement compliqué à appréhender pour nous, humains, et que c’est quelque chose sur lequel il vous faut une formation ou une très longue pratique pour ne pas être impoli sans le vouloir.

Du coup, une fois leur prime enfance (40 ans toute de même) terminée, les Xi’an deviennent des adultes. Enfin, pas tout de suite. Le rite de passage obligatoire est le Service. Oui, avec une majuscule. Parce que c’est un service militaire qui dure 1/10ème de leur existence minimum, soit 30 ans. 30 ans passés à apprendre comment faire la guerre ou à travailler dans la bureaucratie, tous les citoyens adultes étant potentiellement des conscrits, croyez-moi, on ne veut pas d’une guerre ouverte avec les Xi’an. L’humanité n’en est pas passée loin lors de l’ère Messer, heureusement qu’ils avaient d’autres chats à fouetter (les Kr’Thak, une autre race extra-terrestre avec lesquels ils sont en guerre depuis 700 ans).

Le Service, donc, est ce qui définit le passage à l’âge adulte chez un Xi’an. Il a potentiellement vu mourir des amis, a pu connaître les horreurs de la guerre, la promiscuité avec les membres d’équipage des vaisseaux… Tout ce qui fait la vie d’un soldat. Et, comme pour tout corps de métier, un langage spécifique a vu le jour. Conçu pour l’efficacité au combat, le dialecte de Service est une partie de la langue Xi’an qu’un humain ne peut utiliser, car cela nécessite d’avoir fait son Service pour la comprendre entièrement. Elle est ponctuée de façons de parler très impolies dans la société Xi’an classique, mais nécessaires pour la vie d’un soldat : blagues douteuses, insultes amicales (ou non) permettent de relâcher la pression, et les ordres sont donnés de la même manière.

Néanmoins, il faut également savoir que le Service n’est pas que militaire, il peut aussi être bureaucratique. Pour un Xi’an, être collecteur d’impôts ou soldat revêt le même prestige : vous travaillez directement pour le SaoXy’an, l’empire Xi’an, que ce soit pour son bon fonctionnement ou pour sa défense. Et personne n’a le droit de râler.

Dans ce dialecte, le tai rā y est très souvent employé, lui qui exprime le dégoût. De manière plus générale, tout ce qui comporte un son en r et qui n’est pas un nom propre doit être pris avec d’extrêmes précautions : il est probable que l’on vienne de vous insulter. À moins que vous ne soyez particulièrement amis de très longue date avec un Xi’an, au point qu’il se permette de vous parler en Dialecte de Service (cf. chapitre II).

Le Service dure 30 ans. Pendant ces 30 ans, les Xi’an sont déchus de leur nom de famille, mais sont officiellement adoptés par l’Empereur. Ainsi donc, toute personne mourant lors du Service (ou même dans l’armée par la suite) est une perte pour la famille de l’Empereur. Cela vous donne une idée de l’importance du Service chez les Xi’an. De même, il n’y a aucune différence de traitement entre les sexes, et aucune femelle donnant naissance lors du Service n’a le droit de garder ou d’élever sa progéniture.

Le Service peut être temporaire (les 30 ans obligatoires) ou bien permanent (devenir soldat ou fonctionnaire de métier). Dans ce cas, le Xi’an en question est officiellement adopté par l’Empereur tout au long de sa vie, et les mêmes restrictions en termes de progéniture s’appliquent.

Le nom change pendant le Service : Yahth, qui serait enrôlé en tant que pilote lors du Service temporaire, se fera appeler Nyanāl’p.ūy’en Y.āth se Kr.ē e yon. Ce qui signifie “Pilote-temporairement-en-service Yahth des quasi-Kray”.

nyanāl (“pilote”) prend deux suffixes : p.ū (“bureaucratie”) et yen” (“temporairement”), devenant donc p.ūy’en et laissant entendre qu’il est en Service temporaire. Le e yon après Kr.ē (la lignée de l’Empereur) notifie qu’il ne fait pas entièrement partie des Kr.ē.

Par ailleurs, s’il devait faire carrière dans ce rôle, le yen” et le e yon disparaîtraient, afin que le nom donne Nyanāl’p.ū Y.āth se Kr.ē (“Pilote de Service professionnel Yahth des Kray”). Le nom de la mère est complètement abandonné.

Une fois ce Service obligatoire terminé, le Xi’an réintègre (ou non) la vie civile en tant qu’adulte, et peut continuer sa vie. Il faut cependant savoir qu’un vieux Xi’an peut être enrôlé une seconde fois, lorsque son expérience de la vie et sa sagesse sont requises par l’Empire, et si lui et sa famille en sont jugés dignes.

Prenons le cas de Yahth et imaginons qu’il soit devenu conseiller principal dans une école d’entraînement au vol. Son titre complet serait Nyalyon’p.ū’uang (e nāl) Y.āth se Kr.ē xyi Lyā (“Vénérable (pilote) Conseiller Yahth des Kray venu des L’yah”). On garde sa lignée originelle dans son titre par respect pour sa sortie de retraite pour servir à nouveau l’empire.

Voilà la fin de ce chapitre plutôt léger en matière d’indications linguistiques, mais ô combien important pour savoir comment bien s’adresser à un Xi’an, maintenant que vous avez la connaissance de la structure linguistique ! La prochaine fois, lors du dernier chapitre, nous verrons les métiers, les prénoms communs, et le shopping en territoire Xi’an !

À bientôt pour un nouveau chapitre du G2X Xi’an !

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