Salutations, citoyens et civils. Bienvenue à un nouvel épisode du Guide de l’Écrivain de Star Citizen. Voici les liens des articles précédents et si cette section est nouvelle pour vous, veuillez consulter nos mises en garde au début de l’article #1.

Partie 1 – Structure de l’UEE
Partie 2 – Chronologie & Citoyens/civils
Partie 3 – Gouvernement local & Médias
Partie 4 – Corporations
Partie 5 – Criminalité
Partie 6 – Civilisations extraterrestres (Banu & Xi’An)
Partie 7 – Civilisations extraterrestres (Vanduul & Tevarin)
Partie 8 – Technologies
Partie 9 – Transports
Partie 10 – Les peuples

 

 

En fouillant la section Fiction des forums, j’ai remarqué que beaucoup d’entre vous êtes débutants dans l’écriture donc, cette semaine, nous allons faire une rapide présentation de :

 

LA NARRATION

 

Il existe des milliers de livres et d’articles qui expliquent comment raconter une histoire. Une partie de la difficulté consiste à s’y retrouver au milieu de cette masse de théories et de conseils et de déterminer lesquels fonctionnent pour vous.

Avertissement personnel : écrire est une épreuve perpétuelle qui consiste à déterminer la meilleure façon de raconter une histoire. Je ne suis pas un expert. Les méthodes que j’utilise pour imaginer et affiner mes histoires et mes personnages reflètent mon style personnel et mes goûts. S’il vous plait, s’il vous plait, s’il vous plait, ne considérez pas les informations ci-dessous comme la Seule Vraie Méthode.

Pour commencer, nous allons commencer par une vue très générale des fondements de la narration :

 

 

STRUCTURE

 

Je ne suis pas sûr de pouvoir un jour insister assez sur l’importance de la structure dans la narration. En son cœur, la structure est votre histoire. Elle détermine comment (et à quel rythme) les informations et la progression des événements sont révélées à votre lecteur. C’est votre structure qui fait que votre histoire est bel et bien une histoire, et non une simple succession d’événements. Cette phrase peut vous sembler étrange mais laissez-moi développer.

Une histoire, c’est une progression, habituellement du point de vue du personnage principal. Comment les événements de l’histoire mettent-ils votre personnage en difficulté et quels sont les changements que ces événements provoquent chez lui ? Et inversement, comment les actes du personnage affectent-ils l’histoire ? Si vous avez un personnage qui vit une série d’évènements mais qu’il n’y a pas de vraie progression à travers eux, vous allez rapidement trouver que votre histoire manque de ce que l’on appelle une “trame narrative”, le moteur qui pousse le lecteur à vouloir savoir ce qu’il se passe ensuite.

La progression est obtenue en ayant une idée claire de là où vous voulez que votre histoire aille, et pour accomplir cela vous devez exposer les grandes lignes de votre structure et définir votre début, votre milieu et votre fin. Pour illustrer ceci, nous allons commencer par une forme classique de structure narrative :

 

 

La structure en trois actes

 

Vous ne savez peut-être pas comment ça s’appelle, mais pour peu que vous ayez déjà regardé des films ou lu des livres, vous êtes déjà très familier de la structure en trois actes. Pour simplifier, on peut ramener ça à : Préparation, Confrontation, Résolution. Ou “je présente un problème, j’essaie de m’attaquer au problème, je résous le problème”. Cette approche de la narration dramatique est habituellement attribuée à Aristote. Puisqu’elle est toujours utilisée de nos jours, on peut dire qu’il était déjà sur la bonne voie.

Pour approfondir un peu tout ça, voici une décomposition acte par acte :

Acte Un – Vous mettez en place votre personnage (pour des considérations grammaticales, ici, le personnage sera féminin), son environnement et son contexte. Classiquement, vous introduisez un personnage qui est dans une mauvaise passe ou qui manque de quelque chose dans sa vie. La vie semble particulièrement dure/ordinaire/déprimante jusqu’au jour …


Événement incitatif – C’est l’événement qui déclenche l’histoire et le périple du personnage (invasion extra-terrestre, des terroristes qui prennent le contrôle du bâtiment, l’Héroïne invoque accidentellement un démon, etc …).


Acte Deux – Cette section comprend habituellement le plus gros de l’histoire, quand elle essaie de s’attaquer au problème. Finalement, elle échoue. La fin de l’Acte Deux est généralement le moment le plus difficile pour le personnage (exemple: l’ennemi vainc l’Héroïne et s’enfuit avec le jeune premier). Il est également important de noter que, dans la plupart des cas, à la fin de l’Acte Deux, le personnage principal connait les plans du méchant.

Acte Trois – Le personnage principal essaie de résoudre le conflit/battre le méchant, puis y arrive enfin. Après, elle réfléchit à la façon dont elle a changé ou grandi suite aux événements de l’histoire; elle est dans une meilleure situation que quand l’histoire a commencé.

Encore une fois, c’est une explication simplifiée à l’extrême d’une structure classique (et optimiste). Il existe un autre nom pour ce type d’histoire qui est le Voyage du Héros, rendu célèbre par le livre “Le héros aux mille et un visages” de l’auteur Joseph Campell.

Je vous recommande vivement de jeter un œil sur des publications en ligne sur la structure en trois actes. Bien que ce soit la forme de narration la plus basique, elle peut être très efficace et un format phénoménal pour vous exercer si vous débutez.

Rythme

C’est également un sujet très subjectif, qui est déterminé par le format de l’histoire que vous essayez de raconter (histoire courte ou nouvelle), par votre voix, votre style personnel et par le genre de l’histoire elle-même. Pour résumer, votre rythme est la vitesse à laquelle les événements se déroulent dans votre histoire. Un bon auteur saura quand accélérer le rythme et quand ralentir les choses. Ce sont ces aléas qui créent une tension et un suspense efficace.

Pour faire court, vous voudrez toujours que votre histoire aille de l’avant. Si la progression ralentit trop ou s’arrête carrément, vous risquerez de perdre de l’audience. En même temps, si vous essayez de maintenir un rythme effréné tout au long de votre histoire, ça la rendra fatigante à lire et, très probablement, les moments dramatiques seront survolés dans la précipitation générale.

L’approche probablement la plus facile pour comprendre le rythme serait d’étudier des œuvres sur des thèmes ou des tons similaires et de voir comment y est géré le rythme dans ces narrations (ce qui marche et, plus important, ce qui ne marche pas).

 

 

PERSONNAGE

 

Le guide du lecteur – votre personnage principal (notre héroïne des exemples précédents) – est le centre de l’histoire. Si ce n’était pas le cas, pourquoi serait-elle le personnage principal ? Concevoir votre personnage principal et déterminer la raison de sa présence dans l’histoire est absolument essentiel. Est-ce que vous devez écrire une biographie de cinquante pages avant de débuter votre histoire ? Non, pas nécessairement, mais allez-y si ça vous aide.

La motivation du personnage devrait être relativement claire. D’habitude, elle est exprimée par une phrase active (faire revenir son mari, vaincre les terroristes, se racheter). C’est généralement amené en posant la question “Que veut-elle ?” La réponse peut être liée à l’intrigue (s’évader de prison) ou plus comme le but de sa vie (être la meilleure pilote de l’armée). Mais cette motivation est aussi ce qui vous aide à diriger ses actes et réactions dans l’histoire, face aux obstacles qu’elle y rencontre.

Idéalement, vous pourrez mêler les besoins/envies/rêves du personnage dans le conflit principal de l’histoire (par exemple, votre héros essaie de sauver une petite fille de l’esclavage parce qu’elle n’a pas pu sauver son petit frère ou sa petite sœur quand les esclavagistes ont attaqué leur colonie dix ans plus tôt).

Vous avez probablement entendu le terme “personnage dynamique” auparavant. Ce concept exprime simplement les changements subis par le personnage au long de l’histoire ou, plus précisément, les changements subis par le personnage à cause de l’histoire. Un exemple contemporain facile peut être trouvé dans District 9, dans lequel le personnage principal Wikus commence le film en détestant les extra-terrestres (voyez comme il jubile en mettant le feu aux œufs extra-terrestres). Au cours des événements du film, il est amené à les comprendre et même à les aider. Plus la distance entre le point de départ et l’arrivée est grande, plus le changement sera spectaculaire.

 

 

POINT DE VUE

Le point de vue est la façon dont vous racontez votre histoire, plus particulièrement de quelle perspective vient la prose.

3ème personne = Il y a un narrateur invisible qui peut changer de perspective (suivant différents personnages dans différentes parties). C’est la perspective la plus commune puisqu’elle vous permet d’écrire les pensées de vos personnages et de sauter rapidement entre les lieux et les situations.

2ème personne = Il y a un narrateur, peut-être même le personnage principal, qui s’adresse directement au lecteur. Moins utilisé mais (par exemple) la série télévisée Burn Notice l’utilise pour sa voix off.

1ère personne = Écrit du point de vue d’une seule personne (votre personnage principal). Cela vous permet d’écrire le cheminement de ses pensées et dans son propre phrasé (sa façon de parler), mais vous ne pourrez pas vous en défaire. Vous ne pourrez pas sortir facilement d’une perspective à la première personne, vous serez donc comme bloqué dans la tête du personnage principal, ce qui pourrait être contraignant pour votre narration.

 

 

RÉSUMÉ

Il s’agit vraiment de juste effleurer la surface de la narration, mais espérons le, cela devrait au moins vous donner une idée d’où aller chercher vos informations. Voici quelques points finaux :

Soyez clair. La clarté dans les écrits est un combat de chaque instant pour tout le monde (surtout moi). Vous avez une histoire et des personnages dans votre tête et vous essayez de traduire ça sur papier (ou sur un écran) dans l’espoir de recréer cette expérience dans l’imagination de quelqu’un d’autre. Lorsque vous maitriserez cela, vous pourrez définir des manières de gérer cela de façon plus élégante, mais vous ne pourrez jamais vous tromper en gardant votre histoire et vos motivations simples et claires. La clarté devient encore plus difficile lorsque vous travaillez sur de la science-fiction. La nature des lieux fantastiques, les technologies ou les mondes nécessitent des explications supplémentaires, donc gardez bien vos descriptions simples et directes.

Suivez votre propre voie. Écrire et raconter une histoire sont des concepts fluides, changeant et s’adaptant avec les goûts de l’époque, donc rien n’est gravé dans la pierre pour ce qui est de raconter votre histoire. Tout ce que j’ai dit à propos des personnages dynamiques et de la structure narrative peut être détourné voire complètement ignoré et il y a énormément d’exemples qui prouvent que ça fonctionne aussi. Mais, avant que vous ne soyez confiant dans votre talent et votre style, ça ne fait pas de mal de se reposer lourdement sur les styles plus classiques pour trouver vos bases. C’est très facile d’ignorer les structures narratives qui vous semblent dépassées, mais essayez quand même d’y adhérer tant que vous débutez.

Regardez des livres, des films et des bandes-dessinées que vous aimez et regardez-les d’un œil critique. Demandez-vous comment ils révèlent le développement de l’histoire et du personnage. Où se situent les moments charnières ?

Réécrire. Prenez-en l’habitude. Ne vous attendez pas à ce que tout soit parfait. Essayez et échouez. Ce n’est pas grave. Si vous aimez ça, alors apprenez simplement de vos échecs et continuez. Deuxièmement, si vous écrivez quelque chose et que vous le montrez à des gens, demandez-leur de vous donner honnêtement leurs impressions. Ne vous fâchez pas si quelqu’un ne l’aime pas; essayez de discerner ce qui lui posait problème et s’il ne s’agit pas d’une préférence stylistique de sa part ou un manque de clarté de la vôtre.

Le plus important …

Exercez-vous. On ne le dira jamais assez. Écrivez, écrivez, écrivez, écrivez…

 

C’est tout pour l’épisode de cette semaine. Nous avons commencé la clôture du Guide de l’écrivain et nous commençons une nouvelle série dont nous sommes très fiers, qui débutera juste après le direct en streaming.

Pour occuper les deux dernières semaines, nous allons nous tourner vers vous pour contribuer à l’univers de Star Citizen. Nous avons regardé les forums à la recherche d’explications passionnantes sur l’univers que nous n’avons pas encore couvertes. Nous choisirons une idée par semaine et nous vous offrirons les réactions et les commentaires de nos concepteurs, puis nous travaillerons les idées que vous nous fournirez.

À la prochaine …

 

 

Traduit de l’Anglais par Bloodymarvin d’après : https://robertsspaceindustries.com/comm-link/spectrum-dispatch/13054-Writers-Guide-Part-Eleven

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