« Coupable. »
Stroller émit un gémissement de dénégation.
Pulsar42 – Communauté francophone
« Coupable. »
Stroller émit un gémissement de dénégation.
Le Cerf Blanc apparut à la limite de la portée de son senseur passif. Voilà deux jours qu’il guettait cet instant, le sommeil troublé par des images récurrentes de sa verrière de cockpit en train de se fracasser, tandis qu’il passait ses heures éveillées à craindre que les Inconnus n’aient découvert que Stroller était démasqué.
« Ça y est, on l’a eu, » dit Ferrera, ses paroles ponctuées par le murmure plus appuyé du générateur de rayon tracteur.
Gates commençait à se lasser de Nemo, ou du moins de la toute petite partie de Nemo où Seabrook et lui-même s’étaient terrés. Le refuge était certes spartiate, mais ça n’avait rien de surprenant.
Gates attendait dans le tube de transit sous-marin qui reliait Nema Prime à la banlieue où vivait Stroller. S’infiltrer dans sa maison présentait trop de difficultés à si courte échéance, du coup Seabrook et Gates avaient décidé de s’en prendre à Stroller ici-même.
« Vous me recevez? »
Gates dirigea la transmission vers le terminal de contrôle, puis eut un bref vertige lorsque l’image se mit à vaciller tandis que Seabrook se levait du siège de pilote, pour ensuite se diriger vers le sas.
« Oui, très bien. »
« Gates, vous m’entendez ? »
Les mots éveillèrent la douleur. Gates s’en détourna pour se réfugier dans une tranquille bulle de néant.
La semaine écoulée avait été frustrante, songea Gates. Tout d’abord, le 325 avait subi après le saut un problème électrique au niveau de son aile endommagée, puis l’unique chantier naval en orbite autour de Nemo III avait prétendu que toutes ses cales étaient occupées.
Eh bien, peut-on rêver meilleur accueil à Taranis, le jardin d’abondance de l’espace humain ?
Juste à la limite des capteurs de Gates, deux pirates se rapprochaient sans la moindre discrétion d’un marchand. Cela faisait un petit moment qu’il suivait la situation et qu’il voyait que le capitaine du vaisseau au long cours, en tentant d’échapper aux deux vaisseaux lancés à sa poursuite, se précipitait dans les griffes du pirate embusqué sur sa trajectoire. Le troisième pirate alluma ses capteurs, refermant ainsi le piège.
« Donc c’est le même tireur qui a tué les deux agents. Y a-t-il autre chose qui puisse les relier l’un à l’autre ? » demanda Gates.
« Nos analystes pensent que leurs enquêtes s’orientaient vers la même organisation criminelle. »
Gates ne put retenir son sarcasme : « Faire le rapprochement n’a pas dû être facile pour les analystes : transporter de la contrebande et transporter des esclaves sont deux choses si différentes, après tout. »