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Résumé du chapitre 7 :

 

Mark a affronté la pire épreuve de sa vie : un assaut pirate. Seul, armé d’un simple pistolet soudeur à arc énergétique, il est venu à bout des deux hommes ayant immobilisé le CEREX D01. Grâce aux données de navigation du navire pirate, il a pu localiser une base clandestine logée au sein d’un gigantesque astéroïde, abritant le vaisseau d’Agatha Fuentes ainsi qu’un chasseur Xi’An. Mais une fois à l’intérieur, il comprit qu’il était déjà trop tard pour secourir sa collègue disparue…

 

  • Bonne lecture !

Un Secret Impérial

Chapitre 8

 

Ce court périple avait décidément mis à mal Mark de bien des façons, et jamais il ne se serait attendu à retrouver sa collègue exécutée de la sorte. Agenouillé devant la dépouille, il marmonnait dans sa barbe alors que le Xi’An sembla s’adresser à lui.

Mark n’aurait su dire ce que ce dernier lui exprimait, tant il prêtait peu attention aux bruits qui émanaient du casque de l’alien. L’extra-terrestre le prit alors par le col pour le positionner devant l’ordinateur, qui tenait dans un boîtier à peine plus gros qu’un ExoGlas.

Il parut lui demander quelque chose, ou plutôt le lui ordonner. Mark se retourna lentement, le regard empli de colère, et lui cracha au visage. “Démerde-toi”, lui lança-t-il. Le Xi’An sembla consterné par le geste, puis lâcha le col de la combinaison de Mark pour sortir un petit appareil, semblable à un Glas.

Après quelques instants, il retira son casque, et s’adressa distinctement à son appareil. “Thōayopuo”. Une voix synthétique reprit alors en écho, avant de traduire à l’attention de son interlocuteur humain : “Innocent”. D’abord la main posée sur le torse, le Xi’An au visage balafré se répéta ensuite en posant son impressionnante patte sur la poitrine de Mark.

Après un enchaînement maladroit de mots sortis tout droit de son dictionnaire numérique, le Xi’An justifia l’appréhension du scientifique par de la légitime défense. Probablement devait-il s’assurer de la coopération de Mark pour déchiffrer certaines informations sur la station de travail d’Agatha Fuentes. Ou tout simplement pour ne pas avoir à lui forcer la main – voire à la lui briser.

Au départ réticent, Mark accepta quand il comprit qu’il n’avait pas vraiment le choix. Une fois détaché, Mark s’assit sur le fauteuil de bureau et démarra l’ordinateur. Le Xi’An le collait presque, comme pour lui rappeler qu’en cas de folie, il était armé.

Le terminal exigea un mot de passe, pour accorder l’accès à son utilisateur. Nul besoin de parler quelque langue humaine pour comprendre le problème. Le Xi’An s’adressa de nouveau à son appareil électronique, qui traduisit quelques mots à l’attention de Mark. “Vous connaissez elle cette personne, vous connaissez sa vie. Vous réfléchissez.”

Les premières idées qui vinrent à l’esprit du xénobiologiste concernèrent son milieu professionnel : le nom du CEREXX, la génétique, le prénom de Jade…. autant de termes refusés par la machine. Le Xi’An perdait patience à vue d’oeil ; encore quelques échecs et il en viendrait probablement à se saisir de son arme.

Après avoir intensément sondé sa mémoire, Mark se rappela d’une note qu’il avait trouvée chez les soeurs Fuentes. Les mains tremblantes, il entra une à une les lettres composant le patronyme du plus tristement célèbre apôtre du Christ : Iscarioth.

Les moniteurs scintillèrent d’un doux bleu, signalant la validation du mot de passe. Au milieu de l’écran central : un fichier et un dossier. Mark ouvrit la vidéo et une nouvelle fois, le visage de la scientifique décédée apparut devant lui.

“Je m’appelle Agatha Fuentes, je suis une civile Terrane de l’UEE.” À ces mots, le Xi’An bidouilla un peu plus son appareil électronique, qui fit apparaître du texte en guise de traduction simultanée. “J’ai récemment fait l’acquisition d’échantillons extra-terrestres, via un réseau de contrebande dont je fais partie depuis de nombreuses années. Ces échantillons de tissus proviennent d’individus appartenant à l’espèce sentiente des Kr’Thak, cachée au monde par l’Empire Xi’An.”

“Ou plutôt à la sous-espèce. Grâce à mes compétences en xénogénétique, j’ai découvert après analyse que les Kr’Thak sont de proches cousins des Xi’An, de très proches cousins même, puisqu’il s’agirait là de deux sous-espèces issue de la division d’une même espèce.”

Mark n’en crut ses oreilles, mais la vidéo ne lui laissa pas le temps d’encaisser la découverte scientifique. Il se tourna brièvement vers le Xi’An, bien moins abasourdi que lui, avant de reprendre le fil de la vidéo.

“La séparation de ces deux groupes taxonomiques auraient eu lieu il y a quelques centaines de milliers d’années, et cet évènement récent serait à l’origine d’un conflit bien plus sombre que ce qu’on pourrait imaginer. Mes échantillons ne proviennent pas du monde d’origine des Xi’An et des Kr’Thak, mais de celui qui abrite actuellement ces derniers. Autrefois réduits en esclavage, les Kr’Thak se seraient soulevés et auraient réussi à fuir avant d’être rapidement contenus. D’après mes informations. Aujourd’hui encore, ils luttent contre un ennemi qui ne cherche qu’à commettre un ultime génocide.”

La scientifique donna ensuite des détails sur les différents fichiers que contenait le dossier présent avec la vidéo, que Mark ouvrit pour les consulter. Des centaines d’analyses de séquences d’ADN y étaient décrites, avec des photos des séquençages, des tissus, et bien d’autres informations servant à appuyer les dires d’Agatha Fuentes.

La lourde main du Xi’An saisit le bras de Mark, et son propriétaire fixait le scientifique du regard. Le tueur à gage parvint à réclamer une copie des données – dans la langue natale du chercheur ! – le plus calmement du monde. Après être parvenus à connecter le périphérique Xi’An à la station de travail, Mark transféra une copie des fichiers.

Soudain, une explosion et de lourdes vibrations firent trembler les murs du laboratoire clandestin. Oh merde, les pirates ! Dans le laboratoire, tout se mit lentement à dériver dans les airs, suite à l’impulsion. Le générateur de gravité artificielle venait d’être pulvérisé.

Le Xi’An enfila son casque en toute hâte et se précipita en dehors de la salle informatique. Mark en profita pour faire une copie des fichiers sur son propre mobiGlas, pour éviter que les seules preuves qui pourraient mettre au jour cette sombre affaire ne disparaissent avec le tueur Xi’An. Lorsque celui-ci revint, il arracha l’ordinateur pour le cacher dans une boîte remplie de piluliers contenant divers échantillons : écailles, sang, bout de peau et même restes d’os.

Il traina Mark avec lui, qui récupéra également son casque, jusqu’à la porte du laboratoire. Puis il dégaina un fusil d’assaut compact, qui était pourtant rangé bien en évidence sur son dos, mais que le scientifique humain n’avait pas eu le luxe d’observer – la seule fois où le Xi’An lui tourna le dos, il en profita pour récupérer les données d’Agatha.

Alors que la dépressurisation du sas était en court, une seconde explosion se fit sentir à travers les vibrations du hangar. Le Xi’An confia la boîte à Mark, puis appuya sur un bouton de son fusil. L’arme s’illumina de petites lumières oranges, prête à déverser son courroux.

Les portes du sas s’ouvrirent avec, sembla-t-il à Mark, encore plus de lenteur qu’à son arrivée. Les roches du hangar devant lui luisaient au milieu de la pénombre. La lampe frontale du casque de l’assassin s’activa automatiquement, puis celui-ci fit signe à Mark de le suivre.

L’alien courut en dehors du sas et se mit presque instantanément à viser en direction de la porte d’entrée du hangar clandestin. Lorsque Mark dépassa le sas, il vit au loin la silhouette d’un vaisseau, à l’entrée du hangar clandestin, derrière les grésillement des boucliers qui paraient les tirs du fusil balistique.

Dans la panique, Mark ne prit pas le temps d’identifier le modèle du vaisseau, mais comprit que les tirs de fusil étaient destinés à bloquer la vue du pilote, à défaut de faire rapidement des dégâts. Un temps seulement, puisque le pilote arrosa le hangar de tirs dans leur direction.

Le XB04 était le dernier vaisseau à ne pas avoir été endommagé ni détruit, les boucliers ayant tenu suffisamment longtemps pour que le Xi’An et le scientifique se rendent jusqu’à l’échelle d’accès. Le tueur extra-terrestre jeta une grenade aveuglante en direction du vaisseau ennemi, ce qui lui laissa suffisamment de temps à Mark pour monter à bord du Freelancer scientifique.

Le Xi’An jeta ensuite une grenade offensive pour finir de déstabiliser l’intercepteur et le ralentir, le temps de jeter la caisse à Mark, qui la réceptionna tant bien que mal. Et alors que ce dernier se précipita pour allumer les moteurs et activer les armes, le vaisseau ennemi se redressa et une alarme retentit.

Mark accourut vers la porte, pour aider le Xi’An à grimper, mais il vit du coin de l’oeil une flamme apparaître au loin. Puis en une fraction de seconde, une longue trainée de fumée se dessina jusqu’à l’aile gauche du Freelancer scientifique, à un mètre de l’extra-terrestre.

La détonation propulsa le chercheur à l’intérieur de la coquerie, où il heurta violemment une table et tout son matériel scientifique. Mark se redressa avec difficulté, mais il parvint à faire fit de l’engourdissement dans sa jambe gauche et parvint à se hisser jusqu’au siège du pilote sous les tirs toujours plus oppressants du vaisseau ennemi.

Une fois en place, il déclencha les canons de son navire pour riposter, ce qui contraint le petit bolide à se déplacer dans un espace étroit. Mark avança légèrement le XB04 pour s’orienter vers la cible. Le radar identifia le navire comme étant un M50, un vaisseau taillé pour la vitesse. L’instant d’après, tous les canons firent feu en même temps et touchèrent la cible de plein fouet.

L’explosion aveugla Mark et finit de fissurer les paroi autour de la porte du hangar. Certains morceaux d’astéroïdes s’étaient mis en branle sous l’effet des vibrations, et, comme par un effet de subduction, en poussèrent d’autres vers l’intérieur de la station.

Le XB04 se jeta alors à corps perdu en direction de la sortie et parvint à s’échapper. Mark s’arrêta à quelques dizaines de kilomètres de l’astéroïde, comme pour laisser le vaisseau reprendre son souffle. C’est alors qu’il vit des gouttes de sang glisser vers l’avant du vaisseau sous le coup de l’inertie. Son sang.

 

À suivre…

 

Auteur : Hotaru / Relecteur : DCVolo / D’après une idée de : Duboismarneus & Hotaru

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