Les verbes – 1ère partie : les neuf verbes Xi’an

Lors de la CitizenCon 2947, un document de plus d’une centaine de pages a été dévoilé au public : le Précis de langage Xi’an à l’attention des diplomates. Traduit ensuite en français pour vous par nos soins, accompagné d’un dictionnaire (également traduit), la langue possède un vocabulaire qui s’étend régulièrement via des mises à jour sur Spectrum.

Mais, afin de rendre à peu près accessible la langue aux moins acharnés d’entre vous, nous allons essayer d’en décortiquer les mécaniques de base. Pour les personnes que cela peut intéresser parmi vous, n’hésitez pas à aller consulter le précis.

Aujourd’hui : les verbes.

Aaaaah, les verbes ! Le cœur d’une langue, surtout pour une langue qui se veut aussi directe et épurée que celle des Xi’an. Si vous êtes encore là après nos trois précédents chapitres, sachez qu’à partir d’aujourd’hui, et ce pour une durée de plusieurs chapitres, nous plongeons dans les abysses de la folie linguistique. Vous avez votre ventoline et vos cachets de paracétamol ? Je l’espère pour vous. C’est parti !

J’ai de bonnes et de mauvaises nouvelles. Nous allons commencer par les bonnes. Les verbes ne sont pas à conjuguer. Pas de tables de conjugaisons à apprendre par cœur en fonction du temps et du sujet. Nada. Nothing. Que dalle. Autre bonne nouvelle : comme nous l’avons dit dans le chapitre II, il n’y a que neuf mots-clés utilisés en tant que verbes dans toute la langue. Oui oui, neuf. Mais vous vous doutez bien qu’il y a anguille sous roche, non ?

Ces neufs verbes viennent en six modes différents en fonction de la politesse et de la façon dont se place hiérarchiquement le locuteur par rapport à la personne à laquelle il s’adresse. Autre fausse bonne nouvelle : il n’y a pas de temps pour les verbes Xi’an. Par contre, il existe un demi-milliard de PCV (Particules de Clarification Verbale) qui tordent et déforment les verbes dans tous les sens.

Comme vous l’avez peut-être remarqué lors du précédent chapitre, le fait d’ajouter une lettre ou une syllabe (telles que o, e, ou encore t.o) avant un tai permet de changer un nom en l’action qui lui est liée. Pour reprendre l’exemple du précédent chapitre, avec le tai kyi (souffle), si on lui ajoute e pour qu’il devienne e kyi, il prend le sens de “respirer (involontairement)”. Et comme dit plus haut, il y a neuf mots-clés du même genre, que nous allons survoler. Cependant, certains d’entre eux sont des verbes à part entière. Mais nous allons y venir. Comme toujours, si jamais vous voulez apprendre les choses plus en profondeur, n’hésitez pas à vous référer au précis, car il y a des nuances que je n’expliquerai pas ici.

Nous avons en premier lieu les trois verbes correspondant à “être”, dans une forme neutre mais assez polie.

  • LO : ce verbe est utilisé afin de définir une appartenance à une classe/catégorie.
    Lo no’a Sēya’n se traduit par “Je suis un Saiyen.” no’a signifie “je”, nous avons donc une traduction littérale donnant “j’appartiens (à la catégorie) Saiyen”. Sous-entendu “je n’en suis qu’un parmi tant d’autres”. Ou bien “Nous sommes légion”. Vous avez l’idée. Il sert pour les personnes, les animaux, les concepts abstraits et les choses inanimées.
  • TII : ce verbe est utilisé quand il y a une équivalence parfaite entre le sujet et le prédicat. PARFAITE.
    À la question “Qui est le chef de la Pari’Verse ?”, la réponse serait “Tii Lupu’uē” (“Lubuwei est le chef.”). Sous-entendu “lui et personne d’autre”. Bien évidemment, c’est également utilisé pour les mathématiques.
  • E : cette particule est tellement vaste qu’elle fera l’objet du prochain chapitre. Sachez juste qu’elle décrit principalement une qualité inhérente, un état, mais pas que.

Ensuite, voyons les deux verbes actifs (Silki tais-toi !). Pourquoi “actifs” me demanderez-vous, plein de candeur (et seulement de candeur) dans les yeux ? Parce qu’entre o qui signifie globalement “faire” quelque chose et t.o qui reflète une idée de causalité, ce sont effectivement des verbes d’action.

  • O : un des verbes les plus communs de la langue, il a un sens de “faire” des activités, procéder, et doit toujours être lié à un tai pour clarifier l’action, comme o uo’a (parler) ou bien o .uai (aller). Il décrit une attention active et intentionnelle de la personne active, là où e décrit une qualité inhérente.

Pour reprendre l’exemple du chapitre II, e kyi signifie “respirer (involontairement)” (sans s’en rendre compte, donc) et o kyi signifie “respirer (volontairement)” (de façon consciente). Maintenant, je sais que vous respirez tous en ayant conscience de le faire. C’est donc o kyi (et une satisfaction pour le troll que je suis. Bisous.).

  • T.O : comme dit plus haut, t.o est lié à la causalité, mais également à la création. Que ce soit le début de l’étude du Xi’an ou d’une terraformation, il y aura t.o dans la phrase. Pour changer de notre exemple du chapitre II, voyons plutôt ceci : t.o .i.

.i signifiant “choix ; sélection”, t.o .i peut vouloir dire, selon le contexte “Ton choix en est la cause/l’origine.”

Voyons maintenant un verbe signifiant “aimer” quelque chose, te.

  • TE : il signifie globalement que nous “sommes satisfaits” par quelque chose.
    Lorsque, dans un cadre formel, ce n’est pas vous qui aimez la chose, il faudra rajouter nui suivi de la personne dont on parle. Le Xi’an étant une langue cherchant à aller directement au but, on ne va pas dire te nui no’a pōk’ya (“J’aime me battre.”) mais te (no’a) pōk’ya (“(J’)aime me battre.”). C’est compris dans le contexte. Cependant, te nui Hub’erte pōk’ya voudra dire “Hubert aime se battre”.

Il faut néanmoins nuancer cela. Dans une conversation entre Xi’an ou si les Xi’an se sont habitués à vous, te sera beaucoup utilisé. Autrement, le mot qui remplacera te sera kōl (ou kol). C’est un tai, non un verbe, qui veut dire “bien, bon, ok”.

te pa, te ha” est la formule rituelle pour dire “de rien”.

Il existe beaucoup d’autres moyens d’utiliser te, mais je vous laisse aller fouiller le précis pour dégoter tout ça.

Terminons enfin ce chapitre par les verbes dit “sérieux” ou directs. Ce n’est pas dans l’habitude Xi’an d’aller droit au but, mais quand il le faut, ils l’expriment avec les trois verbes suivants :

  • XU : il veut dire “essayer ; lutter/faire tout son possible”, dans le sens de “faire un effort”. Un Xi’an préfèrera dire qu’il a essayé de faire quelque chose plutôt que de se vanter de ce qu’il a réussi. N’utilisez pas ce verbe pour dire que vous avez essayé une nouvelle chose, cela n’a rien à voir (il faudrait utiliser o yu’o).
  • TUON : il signifie “vouloir” quelque chose, mais pas dans le sens de “je veux ceci” (te suffit pour ça). Il est en général utilisé avec yo o ___ pour dire “vouloir faire ___” ou “vouloir impliquer quelqu’un dans ___”. Exemple : tuon no’a yo o .uai so Od’il qui veut dire “Je veux aller avec Odile.”

o tang’ue est une petite phrase utilisée pour remercier à l’avance quelqu’un qui va faire quelque chose pour vous. “Je vous l’apporte tout de suite.” pourra être suivi de cette phrase. 

  • SYA : ce dernier verbe représente le fait d’avoir besoin de quelque chose. Le mot-clé ici est bien besoin. Les Xi’an ne rigolent pas avec ce verbe, donc ne l’utilisez pas à la légère, et ne le combinez pas à tuon. Exemple : sya chui veut dire que vous avez un besoin vital d’avoir de l’eau. En disant ceci, vous ne dites pas que vous avez soif (dites plutôt sya loa chui si c’est le cas).

Nous avons, enfin, terminé les neuf verbes du Xi’an. Quoique, pas tout à fait. La prochaine fois, nous verrons le cas particulier de e, qui se décline en beaucoup de formes.

À bientôt pour un nouveau chapitre du G2X Xi’an !

Article relu par R2B

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